In memoriam Pol Vandromme
"Il nous a quittés le 28 mai et sa mort, pourtant prévisible depuis de longs mois, plonge ses amis dans l’affliction. Né à Gilly, en Belgique, en mars 1927, Pol Vandromme était une des meilleures plumes de la littérature francophone. Il laisse une œuvre copieuse, variée : biographies, essais, pamphlets, articles de critique littéraires, mémoires, et même un roman, Un été acide. Plusieurs ont été couronnés, en Belgique et en France.
Son anti-conformisme, son indépendance l’empêchaient de respecter les tabous, même informulés. Ainsi fut-il le premier à consacrer en 1968 un essai à Rebatet, aux très sérieuses Presses Universitaires, et de récidiver avec un Drieu, un Céline, un Brasillach (ce dernier chez Plon). Sans compter deux Maurras, un Nimier, un Sagan, un Jacques Perret, un Le Vigan. Il avait l’art de saisir, dans une œuvre, l’essentiel de la personnalité de son auteur. De le camper dans sa vérité. Son style était étincelant, ses écrits parsemés de formules qui faisaient mouche.
Je lui dois, pour ma part, d’avoir préfacé mon recueil Livres propos (Dualpha, 2005).
Curieusement, son texte exprimait quelques réticences inattendues à l’égard de notre hebdomadaire… Sans doute n’étaient-elles pas étrangères aux sentiments mitigés que lui avait toujours inspiré son compatriote Robert Poulet. Quoi qu’il soit, avec cet homme courtois, civilisé au sens fort du terme, disparaît une conception noble de la littérature et de la critique. Elle implique une totale liberté, la rectitude du jugement. Le courage, parfois. Pol Vandromme va nous manquer."
P.-L. Moudenc pour Rivarol.
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