Norbert Loukoum, je le fais exprès, ça l'emmerde, je lui parle exprès du cabanon... il y a jamais été, pardi !... lui !... ni Achille !... Malraux non plus... Mauriac non plus... et le foetu Tartre !... et Larengon !... la Triolette aux cabinettes !... comme ça toute une clique fins madrés !... l'élite "tourneveste" !... qu'arrêtent pas de jouer les effrayants !... "Cocorico Rideau de fer !"... superbazoukas !... bombes à l'Ouest !... pétards d'Est !... tonnerres partout !... et qui sont que des mous !... des "retraités" de naissance... dès après le biberon, la nourrice un peu langoureuse, le cher lycée, le petit ami de coeur, "l'emploi réservé!" hop ! dix douze dépiautements, renfilements de chandails... ç'en est fait ! la forte pension Caméléon ! gagné ! pension "indexée" !... et la Promenade des Anglais !... un peu de pissotière... distinction !... l'Académie !... Richelieu !... les croûtons !... pas payeurs !... jamais !... payés toujours ! terminus au "Quai des futés!"... Coupole des rectums et prostates !... "Oh, vous en êtes un autre, monsieur !... plus doux, plus sensible, plus profond licheur !... Apothéon !... "
Que Richelieu avait bien vu !... Mauriac, Bourget et l'Aspirine !... un moment donné de Décadence les pires frelons tournent drôlement rois !... Louis XIV devant Juanovice aurait pas pesé un demi-lard ! une "fuite" (1) !
Louis-Ferdinand Céline, D'un chateau l'autre, 1957.
Note
1- L'affaires des "fuites" avait été provoquée par la publication dans deux hebdomadaires en mars 1954 d'un rapport secret du commandement militaire sur l'Indochine. Elle connut des rebondissements au cours de l'hiver suivant et fut jugée à Paris du 7 au 9 mars 1956.
Quel talent !...
RépondreSupprimerc'est impressionant.