Sud-Ouest.fr, 25/11/2009 : Vendredi, la thèse d'obstétrique de l'auteur de « Voyage au bout de la nuit » sera mise en scène à l'Atrium de Dax.
Vendredi soir, l'ombre de Louis-Ferdinand Céline planera au-dessus de l'Atrium où la compagnie Arguia présentera l'un de ses textes mis en scène par Cathy Castelbon. Un texte qui n'appartient cependant pas à l'oeuvre littéraire, à proprement parler, de l'auteur puisqu'il s'agit de sa thèse de médecine sur l'obstétrique. Un travail soutenu en 1924 et dans lequel l'auteur décortique une découverte majeure qui, en son temps, a bouleversé les ordres établis de la médecine : celle de Semmelweis. Un savant Hongrois du XIXe siècle qui a tenté de montrer, contre vents et marées, qu'il fallait se laver les mains avant de procéder à l'accouchement des femmes.
Cette pièce est présentée comme une enquête. Quels sont les fils de cette « intrigue » qui sera jouée sous la forme d'un monologue ?
Cathy Castelbon. En fait, on suit la réflexion de Semmelweis. On découvre petit à petit ce qui le conduit à s'intéresser à la propreté des mains des médecins accoucheurs. On avance avec lui dans ses découvertes comme dans les fausses pistes.
Qu'est-ce qui le met sur la voie ?
Il constate qu'entre deux maternités côte-à-côte, la mortalité des femmes n'est pas la même. Dans l'une, il n'y a que des sages-femmes qui gèrent les accouchements. Dans l'autre, il n'y a que des étudiants. Et la mortalité est plus importante dans la maternité des étudiants. Alors, il échange les sages-femmes avec les étudiants, et il s'aperçoit que la mortalité suit ces derniers.
Quel rapport avec la propreté des mains ?
À cette époque, seuls les étudiants ont le droit de disséquer des cadavres. Et il se trouve qu'après une dissection, ils allaient accoucher les femmes. Mais sans se laver les mains. Semmelweiss fait le rapprochement. Des mains sales peuvent contaminer.
Si le constat est évident, à l'époque il passe pour un fou.
C'est la dimension « politique » de la pièce ?
Il y a dans cette thèse un rapport au pouvoir. Il faut bien comprendre qu'à cette époque, on ne se lave pas les mains. Les autres savants ne comprenaient même pas ce qu'il racontait. En quelque sorte, Semmelweis disait que c'était de la faute des médecins. C'était inconcevable. On lui a même interdit d'exercer à Vienne.
Pourquoi Céline s'est-il intéressé à ce personnage ?
D'abord parce que Céline était médecin. Mais il ne faut pas oublier que c'était aussi un hygiéniste. C'était une obsession. Et dans cette thèse on retrouve déjà l'écrivain. Ainsi qu'une part de sa paranoïa.
Vendredi soir, l'ombre de Louis-Ferdinand Céline planera au-dessus de l'Atrium où la compagnie Arguia présentera l'un de ses textes mis en scène par Cathy Castelbon. Un texte qui n'appartient cependant pas à l'oeuvre littéraire, à proprement parler, de l'auteur puisqu'il s'agit de sa thèse de médecine sur l'obstétrique. Un travail soutenu en 1924 et dans lequel l'auteur décortique une découverte majeure qui, en son temps, a bouleversé les ordres établis de la médecine : celle de Semmelweis. Un savant Hongrois du XIXe siècle qui a tenté de montrer, contre vents et marées, qu'il fallait se laver les mains avant de procéder à l'accouchement des femmes.
Cette pièce est présentée comme une enquête. Quels sont les fils de cette « intrigue » qui sera jouée sous la forme d'un monologue ?
Cathy Castelbon. En fait, on suit la réflexion de Semmelweis. On découvre petit à petit ce qui le conduit à s'intéresser à la propreté des mains des médecins accoucheurs. On avance avec lui dans ses découvertes comme dans les fausses pistes.
Qu'est-ce qui le met sur la voie ?
Il constate qu'entre deux maternités côte-à-côte, la mortalité des femmes n'est pas la même. Dans l'une, il n'y a que des sages-femmes qui gèrent les accouchements. Dans l'autre, il n'y a que des étudiants. Et la mortalité est plus importante dans la maternité des étudiants. Alors, il échange les sages-femmes avec les étudiants, et il s'aperçoit que la mortalité suit ces derniers.
Quel rapport avec la propreté des mains ?
À cette époque, seuls les étudiants ont le droit de disséquer des cadavres. Et il se trouve qu'après une dissection, ils allaient accoucher les femmes. Mais sans se laver les mains. Semmelweiss fait le rapprochement. Des mains sales peuvent contaminer.
Si le constat est évident, à l'époque il passe pour un fou.
C'est la dimension « politique » de la pièce ?
Il y a dans cette thèse un rapport au pouvoir. Il faut bien comprendre qu'à cette époque, on ne se lave pas les mains. Les autres savants ne comprenaient même pas ce qu'il racontait. En quelque sorte, Semmelweis disait que c'était de la faute des médecins. C'était inconcevable. On lui a même interdit d'exercer à Vienne.
Pourquoi Céline s'est-il intéressé à ce personnage ?
D'abord parce que Céline était médecin. Mais il ne faut pas oublier que c'était aussi un hygiéniste. C'était une obsession. Et dans cette thèse on retrouve déjà l'écrivain. Ainsi qu'une part de sa paranoïa.
Vendredi 27 novembre à 20 heures à l'Atrium de Dax, la pièce sera jouée pour la première fois avec le comédien Marc Chouppart, en résidence toute la semaine prochaine à Dax avec Cathy Castelbon.
05 58 909 909 ou www.dax.fr
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