Christophe Malavoy développe sur son site www.christophemalavoy.com son projet de long métrage consacré à Louis-Ferdinand Céline avec dans les rôles principaux Jacques Dutronc (LF Céline) et Anouk Grinberg (Lucette) :
Pitch:
De la bouche même de l’écrivain, le récit de sa folle épopée à la fin de la seconde guerre mondiale. Condamné à fuir la capitale avant l’arrivée des alliés et par peur des représailles de ceux qui l’accusent de collaboration, Céline gagne l’Allemagne en Juin 44, avec sa femme Lucette et le chat Bébert. Bientôt rejoints par l’acteur Le Vigan qui vient d’interrompre les prises de vues du film de Marcel Carné “Les Enfants du Paradis”, i ls sillonnent l’Allemagne plongée dans le chaos avant de trouver refuge dans le château baroque de Sigmaringen, peuplé par tous les fuyards et condamnés du gouvernement de Vichy... Céline, Lucette et le chat Bébert réussiront à gagner le Danemark où l’écrivain apprendra la mort de sa mère... Ecrit d’après ce qu’on appelle la “Trilogie Allemande”, D’un Château l’autre, Nord et Rigodon, le film met en scène l’extraordinaire puissance tragi-comique de Louis-Ferdinand Céline dans une des périodes les plus chaotiques et les plus épiques de son histoire.
Scénario:
En 1957, une journaliste du journal L’Express se rend au pavillon de Meudon pour interviewer Louis-Ferdinand Céline dont le roman “D’un Château l’autre” vient de sortir chez Gallimard, annonçant le grand retour de l’auteur du “Voyage au bout de la nuit” sur la scène littéraire française.
Céline a 63 ans, cloué au lit par une crise de palu. Il ne veut voir personne. Lucette, sa femme, demande à la journaliste de revenir un autre jour... Nous restons avec Céline, traqué par l’insomnie jusqu’au bout de la nuit, entouré de ses animaux... il nous prend alors à témoin et nous raconte le voyage apocalyptique qui l’a conduit avec sa femme, le chat Bébert et l’acteur Le Vigan dans l’Allemagne en feu et en cendres de la fin de la guerre. Traqué par l’insomnie jusqu’au bout de la nuit, Céline nous emmène dans les labyrinthes de l’Histoire, dans ses outrances... ses furies... mais aussi dans ses replis de tendresse, dans sa fulgurante poésie... il nous convie à une incroyable reconstitution qui s’achèvera aux premières lueurs du jour...
Portrait d’un monde agonisant où la comédie humaine voisine avec la tragédie... neuf mois d’un voyage aux confins du burlesque et de la mort... au coeur de l’affabulation Célinienne et de la vérité historique... Après l’ultime voyage dans un train de la Croix Rouge, qui conduit le couple Céline et le chat Bébert jusqu’au Danemark, échappant ainsi de justesse aux représailles de l’épuration, le jour se lève sur le pavillon de Meudon... Céline vient s’asseoir sur la terrasse de sa maison... La journaliste de L’Express est de nouveau là... on prépare l’interview, on installe les chaises, une table, la sténo, tandis que la voix off de l’écrivain nous confie :
"Parfois ça me remonte à la gorge... je ne suis pas si carne qu’on croit... j’ai honte de ne pas être plus riche en coeur et en tout... un mufle impuissant que je suis... ça fait une boule de tendresse pas facile à passer... je juge peut-être les hommes plus vaches, plus bas, qu’ils ne sont vraiment, mais ils sont si méchants !... on ne peut pas leur faire confiance, ils vous bouffent tout cru !... j’ai eu moi aussi des raisons de vivre... vous comprendrez... je suis lyrique... la petite musique... l’émotion... les fariboles du coeur... la vie !... vous comprenez ?... la vie !... Ah ! j’ai été bien servi merci !... ça oui !... vraiment du bon et puis beaucoup de mauvais !... ça aussi ça me remonte à la gorge... la condition humaine, c’est la souffrance, n’est-ce pas ?... je n’aime pas la souffrance, ni pour moi ni pour les autres... vous comprenez ?... "
L’image se fige sur Céline dont le regard insondable est peu à peu effacé par la surimpression d’une mer mouvante et tourmentée qui envahit l’image...
Le procédé
Les séquences correspondantes au Céline narrateur (Meudon 1957) seront tournées en images réelles. Les séquences correspondantes au périple du voyage dans l’Allemagne de la fin de la guerre seront réalisées en animation, donnant ainsi une grande liberté à la création de l’univers et du délire célinien. La poétique et la dimension hallucinatoire du récit seront dans le même esprit soutenues et développées par la force du dessin. Enfin, certaines séquences de la “vérité historique” seront tirées d’images d’archives qui viendront se juxtaposer et se composer avec le procédé d’animation. (débarquement allié, Berlin en ruines, etc...). L’ensemble sera composé dans une palette monochrome rehaussée de couleurs sur certains détails.
Pitch:
De la bouche même de l’écrivain, le récit de sa folle épopée à la fin de la seconde guerre mondiale. Condamné à fuir la capitale avant l’arrivée des alliés et par peur des représailles de ceux qui l’accusent de collaboration, Céline gagne l’Allemagne en Juin 44, avec sa femme Lucette et le chat Bébert. Bientôt rejoints par l’acteur Le Vigan qui vient d’interrompre les prises de vues du film de Marcel Carné “Les Enfants du Paradis”, i ls sillonnent l’Allemagne plongée dans le chaos avant de trouver refuge dans le château baroque de Sigmaringen, peuplé par tous les fuyards et condamnés du gouvernement de Vichy... Céline, Lucette et le chat Bébert réussiront à gagner le Danemark où l’écrivain apprendra la mort de sa mère... Ecrit d’après ce qu’on appelle la “Trilogie Allemande”, D’un Château l’autre, Nord et Rigodon, le film met en scène l’extraordinaire puissance tragi-comique de Louis-Ferdinand Céline dans une des périodes les plus chaotiques et les plus épiques de son histoire.
Scénario:
En 1957, une journaliste du journal L’Express se rend au pavillon de Meudon pour interviewer Louis-Ferdinand Céline dont le roman “D’un Château l’autre” vient de sortir chez Gallimard, annonçant le grand retour de l’auteur du “Voyage au bout de la nuit” sur la scène littéraire française.
Céline a 63 ans, cloué au lit par une crise de palu. Il ne veut voir personne. Lucette, sa femme, demande à la journaliste de revenir un autre jour... Nous restons avec Céline, traqué par l’insomnie jusqu’au bout de la nuit, entouré de ses animaux... il nous prend alors à témoin et nous raconte le voyage apocalyptique qui l’a conduit avec sa femme, le chat Bébert et l’acteur Le Vigan dans l’Allemagne en feu et en cendres de la fin de la guerre. Traqué par l’insomnie jusqu’au bout de la nuit, Céline nous emmène dans les labyrinthes de l’Histoire, dans ses outrances... ses furies... mais aussi dans ses replis de tendresse, dans sa fulgurante poésie... il nous convie à une incroyable reconstitution qui s’achèvera aux premières lueurs du jour...
Portrait d’un monde agonisant où la comédie humaine voisine avec la tragédie... neuf mois d’un voyage aux confins du burlesque et de la mort... au coeur de l’affabulation Célinienne et de la vérité historique... Après l’ultime voyage dans un train de la Croix Rouge, qui conduit le couple Céline et le chat Bébert jusqu’au Danemark, échappant ainsi de justesse aux représailles de l’épuration, le jour se lève sur le pavillon de Meudon... Céline vient s’asseoir sur la terrasse de sa maison... La journaliste de L’Express est de nouveau là... on prépare l’interview, on installe les chaises, une table, la sténo, tandis que la voix off de l’écrivain nous confie :
"Parfois ça me remonte à la gorge... je ne suis pas si carne qu’on croit... j’ai honte de ne pas être plus riche en coeur et en tout... un mufle impuissant que je suis... ça fait une boule de tendresse pas facile à passer... je juge peut-être les hommes plus vaches, plus bas, qu’ils ne sont vraiment, mais ils sont si méchants !... on ne peut pas leur faire confiance, ils vous bouffent tout cru !... j’ai eu moi aussi des raisons de vivre... vous comprendrez... je suis lyrique... la petite musique... l’émotion... les fariboles du coeur... la vie !... vous comprenez ?... la vie !... Ah ! j’ai été bien servi merci !... ça oui !... vraiment du bon et puis beaucoup de mauvais !... ça aussi ça me remonte à la gorge... la condition humaine, c’est la souffrance, n’est-ce pas ?... je n’aime pas la souffrance, ni pour moi ni pour les autres... vous comprenez ?... "
L’image se fige sur Céline dont le regard insondable est peu à peu effacé par la surimpression d’une mer mouvante et tourmentée qui envahit l’image...
Le procédé
Les séquences correspondantes au Céline narrateur (Meudon 1957) seront tournées en images réelles. Les séquences correspondantes au périple du voyage dans l’Allemagne de la fin de la guerre seront réalisées en animation, donnant ainsi une grande liberté à la création de l’univers et du délire célinien. La poétique et la dimension hallucinatoire du récit seront dans le même esprit soutenues et développées par la force du dessin. Enfin, certaines séquences de la “vérité historique” seront tirées d’images d’archives qui viendront se juxtaposer et se composer avec le procédé d’animation. (débarquement allié, Berlin en ruines, etc...). L’ensemble sera composé dans une palette monochrome rehaussée de couleurs sur certains détails.
La note d’intention
Il n’est bien sûr pas question dans ce film de faire l’apologie des écrits antisémites que l’auteur du “Voyage au bout de la nuit” a produit de 1937 à 1941 à travers ses très célèbres pamphlets “Bagatelles pour un massacre”, “L’école des cadavres”, et “Les beaux draps”, dont l’auteur lui-même, puis les ayants-droits ont interdit la réédition depuis la fin de la guerre.
Il ne s’agit pas de porter un jugement moral sur l’oeuvre de Louis-Ferdinand Céline mais de tenter de comprendre et de mettre en lumière les souffrances autant que les outrances d’un homme dont la maladie d’orgueil a produit le pire comme le meilleur.
Le film est le portrait d’un homme blessé, traqué, usé par l’insomnie, qui “n’est capable que de produire des cauchemars” comme il l’avouait lui-même et qui disait aussi “je n’aurais jamais écrit une ligne si j’avais pu dormir.” C’est aussi le portrait d’un homme dont les contradictions sont nombreuses. En même temps qu’il vitupère contre les Juifs ou les communistes, il n’hésite pas à soigner des juifs ou des résistants et à délivrer de faux certificats médicaux pour aider ceux qui cherchent à échapper au Service du Travail Obligatoire en Allemagne (STO). Il le fera encore à la fin de la guerre, à Sigmaringen, pour éviter aux jeunes miliciens de partir sur le front de l’Est. Contradiction d’un homme qui prône le rapprochement avec l’Allemagne mais qui est celui qui critique le plus ouvertement les allemands durant l’Occupation, “Vous savez pour moi l’Allemagne c’est celle des hommes de 14 - la mort, la saucisse, le casque à pointe - et l’invalidité 75 pour 100 - à 20 piges ! je suis pas très germanisant... qui c’est qui me l’a tiré ma balle dans l’oreille ? C’est pas les Anglais, les Russes, les Amerlos... j’ai jamais pu les piffer moi les boches !”, qui traite aussi bien l’ambassadeur allemand à Paris Otto Abetz de “clown pour catastrophes” que le Führer de “fripouille cent pour cent, gâteux fini, surbranlé... tragique bon à rien, vaut tout juste un contrôleur de métro... pas même une cinquième roue...” et qui finira par dire “le massacre des juifs n’est qu’un nouvel exemple de la traîtrise, de la stupidité et de la brutalité allemande. Je préfère toujours un juif à un allemand !”
Ce film tentera donc de sortir Céline du cliché de ceux qui ne voudraient résumer l’homme qu’à ses écrits pamphlétaires de 1937 et 1938 (qu’ils n’ont le plus souvent pas lus) et cherchera à mettre en oeuvre la réflexion qu’André Gide portait sur l’auteur du Voyage au bout de la nuit : “Ce n’est pas la réalité que peint Céline, c’est l’hallucination que la réalité provoque.”
Il ne s’agit pas de porter un jugement moral sur l’oeuvre de Louis-Ferdinand Céline mais de tenter de comprendre et de mettre en lumière les souffrances autant que les outrances d’un homme dont la maladie d’orgueil a produit le pire comme le meilleur.
Le film est le portrait d’un homme blessé, traqué, usé par l’insomnie, qui “n’est capable que de produire des cauchemars” comme il l’avouait lui-même et qui disait aussi “je n’aurais jamais écrit une ligne si j’avais pu dormir.” C’est aussi le portrait d’un homme dont les contradictions sont nombreuses. En même temps qu’il vitupère contre les Juifs ou les communistes, il n’hésite pas à soigner des juifs ou des résistants et à délivrer de faux certificats médicaux pour aider ceux qui cherchent à échapper au Service du Travail Obligatoire en Allemagne (STO). Il le fera encore à la fin de la guerre, à Sigmaringen, pour éviter aux jeunes miliciens de partir sur le front de l’Est. Contradiction d’un homme qui prône le rapprochement avec l’Allemagne mais qui est celui qui critique le plus ouvertement les allemands durant l’Occupation, “Vous savez pour moi l’Allemagne c’est celle des hommes de 14 - la mort, la saucisse, le casque à pointe - et l’invalidité 75 pour 100 - à 20 piges ! je suis pas très germanisant... qui c’est qui me l’a tiré ma balle dans l’oreille ? C’est pas les Anglais, les Russes, les Amerlos... j’ai jamais pu les piffer moi les boches !”, qui traite aussi bien l’ambassadeur allemand à Paris Otto Abetz de “clown pour catastrophes” que le Führer de “fripouille cent pour cent, gâteux fini, surbranlé... tragique bon à rien, vaut tout juste un contrôleur de métro... pas même une cinquième roue...” et qui finira par dire “le massacre des juifs n’est qu’un nouvel exemple de la traîtrise, de la stupidité et de la brutalité allemande. Je préfère toujours un juif à un allemand !”
Ce film tentera donc de sortir Céline du cliché de ceux qui ne voudraient résumer l’homme qu’à ses écrits pamphlétaires de 1937 et 1938 (qu’ils n’ont le plus souvent pas lus) et cherchera à mettre en oeuvre la réflexion qu’André Gide portait sur l’auteur du Voyage au bout de la nuit : “Ce n’est pas la réalité que peint Céline, c’est l’hallucination que la réalité provoque.”
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