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vendredi 21 janvier 2011

La mort de l’écrivain Céline peut-elle être célébrée par la République ? (France-Info)

Louis-Ferdinand Céline peut-il être célébré ? Le ministère de la Culture semble penser que oui, puisque le 50ème anniversaire de la mort de l’écrivain apparait dans le recueil des célébrations nationales de 2011 qui sera présenté ce soir par Frédéric Mitterrand. Une reconnaissance que la République ne peut pas offrir à l’écrivain auteur de textes antisémites, selon l’association des fils et filles de déportés juifs de France (FFDJF).

Céline peut-il être célébré ? Le reportage de Sébastien Paour (1'10")



Céline : un "grand talent littéraire", "un odieux personnage" Serge Klarsfeld, président de la FFDJF(0'45")




Céline, un écrivain "au grand talent littéraire", mais qui est aussi " un odieux personnage ". C’est en ces termes que le président de l’association des fils et filles de déportés juifs de France (FFDJF), Serge Klarsfeld, décrit l’écrivain français mort il y a cinquante ans cette année et dont le nom doit être inclus dans le recueil des célébrations nationales 2011 au côté par exemple de Clovis, Blaise Cendrars, ou encore Georges Pompidou.

Si personne ne conteste à l’auteur du Voyage au bout de la nuit sa place au Panthéon de la littérature française du XXe, le génie de sa plume ne doit jamais "faire oublier l’homme qui lançait des appels aux meurtres des juifs sous l’Occupation. Que la République le célèbre, c’est indigne", estime le président de la FFDJF, qui réclame le retrait de Céline du recueil des célébrations nationales 2011. "Et si le ministère de la Culture persiste, nous espérons que le président de la République lui s’y opposera", ajoute Serge Klarsfeld.

Même s’ils reconnaissent la difficulté de distinguer l’antisémite de l’écrivain, pour un grand nombre d’intellectuels, il s’agit là d’un " mauvais procès ". " Il n’y a pas d’ambiguïté. Ce n’est pas synonyme de commémoration. Le Céline qui est honoré, c’est le Céline écrivain ", estime l’écrivain et journaliste Pierre Assouline. Et quand bien même, "cette célébration doit précisément servir à explorer l’énigme qui fait que l’on peut être à la fois ce très grand écrivain et ce parfait salaud ", renchérit le philosophe Bernard-Henri Lévy, pour qui la réaction de la FFDJF est excessive. "Sur l’oeuvre (de Céline), aucune objection. Sur son antisémitisme, rien ne peut le dédouaner. Tout dépendra de la forme que prendront ces célébrations", résume l’éditeur et écrivain Emile Brami, grand spécialiste de Céline.

Cécile MIMAUT
avec agences

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