Suite à la décision du ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand de retirer Céline de l’édition 2011 du «Recueil des célébrations nationales» moult réactions se sont fait entendre. Pas forcément celles que l’on attendait. Extraits.
Son nom commence par un A. Entamons donc ce petit circuit non exaustif par lui. Pierre Assouline écrit sur son blog, au lendemain de la décision de Frédéric Mitterrand: « La volteface est indigne et injustifiable. On saura désormais à quelle aune il convient de mesurer les prochaines décisions du ministre de la Culture. En attendant, son art consommé de la langue de bois lui permettra certainement d’expliquer comment son désaveu n’a en rien bafoué l’indépendance des historiens, conservateurs et universitaires membres du Haut comité chargé de préparer les célébrations nationales ». Il est pratiquement rejoint par Bernard-Henri Lévy, pour qui « Il ne faut surtout pas s'opposer à la commémoration de Céline. Cette commémoration doit précisément servir à explorer l'énigme qui fait que l'on peut être à la fois un très grand écrivain et un parfait salaud ». Pas très différent, le point de vue d’un autre philosophe, Alain Finkielkraut, qui a déclaré : « Il nous faut assumer l'héritage contradictoire de Céline. Jamais un lycée de France ne doit porter le nom de Céline, mais je ne suis pas sûr qu'un tel écrivain ne doive pas faire l'objet de commémoration. Je suis surtout très inquiet des conséquences de cette décision, car cela va accréditer l'idée que le « lobby juif » fait la pluie et le beau temps en France ». Un vent différent nous vient de chez Catherine Clément, membre du Haut comité des célébrations qui explique ne pas avoir reçu de convocation dudit comité depuis plus d’un an. Elle écrit : « Le nom de Céline me révulsant depuis plus de cinquante ans, je doute d’avoir approuvé cette décision sans mot dire.. En tout état de cause, je tiens à m’en désolidariser et, à supposer que j’en fasse encore partie, j’en démissionne immédiatement ». Pour Philippe Sollers «Cette affaire est absurde ». Il poursuit : « Cette réaction me paraît tout à fait illégitime et déplacée: on ne doit pas traiter la littérature avec ce genre de censure qui se rapproche de celle de M. Hessel à l’ENS par Mme Canto-Sperber, obtenue semble-t-il avec l’accord de Mme Pécresse. Tout ceci est extrêmement négatif. C’est une façon de jouer avec le feu qui me semble extrêmement dangereuse. Hemingway disait: «Quand ça va mal, la littérature est en première ligne.» « Nous en avons la preuve éclatante. Les jugements deviennent déraisonnables ». Nous laisserons le mot de la fin au maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui, interrogé sur Europe 1 déclarait : «Céline est un excellent écrivain mais un parfait salaud ». Propos assez isolés, il faut bien le dire.
Claude MEYER
Actualité Juive n°1152 du 10 février 2011.
Son nom commence par un A. Entamons donc ce petit circuit non exaustif par lui. Pierre Assouline écrit sur son blog, au lendemain de la décision de Frédéric Mitterrand: « La volteface est indigne et injustifiable. On saura désormais à quelle aune il convient de mesurer les prochaines décisions du ministre de la Culture. En attendant, son art consommé de la langue de bois lui permettra certainement d’expliquer comment son désaveu n’a en rien bafoué l’indépendance des historiens, conservateurs et universitaires membres du Haut comité chargé de préparer les célébrations nationales ». Il est pratiquement rejoint par Bernard-Henri Lévy, pour qui « Il ne faut surtout pas s'opposer à la commémoration de Céline. Cette commémoration doit précisément servir à explorer l'énigme qui fait que l'on peut être à la fois un très grand écrivain et un parfait salaud ». Pas très différent, le point de vue d’un autre philosophe, Alain Finkielkraut, qui a déclaré : « Il nous faut assumer l'héritage contradictoire de Céline. Jamais un lycée de France ne doit porter le nom de Céline, mais je ne suis pas sûr qu'un tel écrivain ne doive pas faire l'objet de commémoration. Je suis surtout très inquiet des conséquences de cette décision, car cela va accréditer l'idée que le « lobby juif » fait la pluie et le beau temps en France ». Un vent différent nous vient de chez Catherine Clément, membre du Haut comité des célébrations qui explique ne pas avoir reçu de convocation dudit comité depuis plus d’un an. Elle écrit : « Le nom de Céline me révulsant depuis plus de cinquante ans, je doute d’avoir approuvé cette décision sans mot dire.. En tout état de cause, je tiens à m’en désolidariser et, à supposer que j’en fasse encore partie, j’en démissionne immédiatement ». Pour Philippe Sollers «Cette affaire est absurde ». Il poursuit : « Cette réaction me paraît tout à fait illégitime et déplacée: on ne doit pas traiter la littérature avec ce genre de censure qui se rapproche de celle de M. Hessel à l’ENS par Mme Canto-Sperber, obtenue semble-t-il avec l’accord de Mme Pécresse. Tout ceci est extrêmement négatif. C’est une façon de jouer avec le feu qui me semble extrêmement dangereuse. Hemingway disait: «Quand ça va mal, la littérature est en première ligne.» « Nous en avons la preuve éclatante. Les jugements deviennent déraisonnables ». Nous laisserons le mot de la fin au maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui, interrogé sur Europe 1 déclarait : «Céline est un excellent écrivain mais un parfait salaud ». Propos assez isolés, il faut bien le dire.
Claude MEYER
Actualité Juive n°1152 du 10 février 2011.
>>> Toutes les réactions à cette "affaire Céline" de janvier 2011 ici.
"Salaud" n'étant pas suffisant,MM. Finkelkraut, Delanoé, Godard, et d'autres sans doute, le qualifient de "parfait". En quoi cette perfection consiste-t-elle ?
RépondreSupprimerExcellente question !
RépondreSupprimerPour le criminel, c'est celui qui ne se fait pas pincer ; ce qui n'est pas le cas de l'exilé de Copenhague (via Bain-Bain et Sigmaringen, son château, ses collabos)