Et puis préserver mes brouillons... enfin brouillons... mieux ! des rendus... rendus émotifs !... déjà en presque formes venues... des dix vingt mille heures de travail. Que c'est des mises à jour des oeuvres. Ca se débrousse comme le temple d'Anghkor. C'est de l'acharnement de terrassier... de terrassier d'ondes... tout petit trait de scalpel prés, le temple fripe, effrite ? S'efface... vous attrapez plus rien, rien vient... C'est la magie... La plume est un scalpel de mage... de mage en terrasses... Tout est enfoui dans l'atmosphère... Faut fouiller plein par plan... souffles, oh si doucement que le sable s'envole...C'est horrible n'est-ce pas, c'est horrible... Je veux dire de délicatesse, d'effleurement... C'est un travail de fée c'est tout, où l'homme périt damné, perd l'âme, la bonne gentillesse, la bite, tout...[...] Oh ! c'est du tourment pas dicible.
Louis-Ferdinand Céline, Maudits soupirs pour une autre fois, Gallimard, 1985 (rééd. 2007).
Louis-Ferdinand Céline, Maudits soupirs pour une autre fois, Gallimard, 1985 (rééd. 2007).
Tout Céline est là, ce petit paragraphe... Tout en ondes, n'est-ce pas... Une petite merveille.
RépondreSupprimerVous avez parfaitement raison et que penser alors de cette merveilleuse trouvaille du rendu émotif, évoquant le travail sur le motif des peintres. Tout art sincère y obéit
RépondreSupprimerMerci. Claude Galle
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