À propos de Joseph Vebret, Céline, l’infréquentable ? (Jean Picollec éditeur) et n°2 de la revue Spécial Céline, Céline sans masque. Autopsie d'un insupportable talent (Le Magazine des Livres, Lafont Presse, septembre/octobre 2011). «Celui qui parle de l’avenir est un coquin. C’est l’actuel qui compte. Invoquer sa postérité, c’est faire un discours aux asticots.» Céline, Voyage au bout de la nuit.
On remet Céline en route, c’est tous les jours en cette glorieuse année du cinquantenaire de sa mort. Je commence à en avoir assez, je le dis tout net, et l’effet s’avère désastreux sur mes nerfs de ces fastidieuses compilations d’opinions ressassées, de tant de livres inutiles, de numéros «hors-série» fumeux fabriqués avec des bouts de chandelles, de tous ces avis doctes et cons et mille fois entendus de tout le monde et de n’importe qui : tant de broutilles indigentes, de temps perdu et de papier gâché… Je sais bien qu’il s’agit d’une industrie, que les illettrés aussi doivent gagner leur vie, etc. Permettez qu’étant femme du monde et non pas putain, je décline l’invitation à partouzer. On me proposa jadis d’écrire un petit ouvrage évoquant notre sujet : Les Céliniens, j’avais déjà mon idée, mon angle d’attaque. On me sait las méchant. On a renoncé. Je n’eusse rien pu écrire de toute façon, on ne diffame pas la canaille, à quoi serviraient sinon les lois ?
Bref, je reçois deux nouvelles publications d’anniversaire – cent et cent-unième, deux cent et deux cent-unième publiées en cette année faste ? – relatives à Céline, et Asensio me somme, avec ses grâces habituelles – pistolet sur la tempe – d’en rendre compte.
Je contemple la couverture du premier objet : Spécial Céline, c’est déjà le n° 2, – un troisième est annoncé en novembre ! –, qui s’intitule Céline sans masque. Une réminiscence de Sipriot et son Montherlant. Sous-titré : Autopsie d’un insupportable talent. Je bondis. Qui peut commettre une telle ânerie ? Je renvoie aux dictionnaires, n’importe lequel : ça ne veut rien dire. Je soupèse l’objet : 135 grammes. Pour 128 pages imprimées sur du papier torchon. Dites un prix ?… 17,50 euros ! C’est publié par Lafont Presse, un trust énorme. Ça doit leur coûter dans les 30 centimes à imprimer, et encore j’exagère peut-être, il y a longtemps que je n’ai pas joué à l’éditeur… J’ouvre et je lis le nom des deux compères éditorialistes à qui l’on doit je présume les jolis titres : MM. Joseph Vebret et David Alliot. David Alliot, je le connais, il publie un livre par trimestre sur Céline depuis quelques années. Joseph Vebret, un de ses amis me l’avait jadis décrit comme le plus désintéressé des amateurs de littérature, le plus fauché, le plus gratuit… (C’est peu de temps après que je l’ai vu deviser – oh ! quelques instants ! on n’a plus guère de patience à mon âge – avec Houellebecq, le passage juste où Houellebecq explique sa supériorité sur Baudelaire. Je me suis arrêté trente secondes plus tard, je pensais que Vebret se lèverait et partirait, que la messe était dite. Et puis pas du tout, ils continuaient de disserter sur le «génie» de Houellebecq : parce que c’est ainsi, Houellebecq a du génie, Céline du «talent» seulement…). Curieux de le retrouver là.
Second objet qui cette fois ressemble à un livre : Céline l’Infréquentable ? Publié par Jean Picollec, un ami de longue date. 208 pages, 16 euros. Je souffle un peu. Miséricorde ! l’auteur, c’est précisément et encore Joseph Vebret. Je saute à la page de faux-titre… «À Jules, parce que» : parce que quoi ? qu’est-ce que cette puérilité ! Tout de suite envie de le jeter aux orties «parce que merde»… Même page, trois épigraphes. Le nom du destinataire de la première est mal orthographié : lire «Marcel Lafaÿe»; deuxième citation, de Philippe Muray… sortie de son contexte et qui exprime exactement le contraire de ce que Muray a longuement écrit, expliqué, disséqué dans son Céline (je renvoie à ma contribution – bénévole ! – au copieux Muray à paraître à la mi-octobre aux éditions du Cerf, où précisément je traite le sujet); enfin, pied de page, dernière citation, de Gide cette fois, un article de la NRF d’avril 1938 (du 1er avril exactement, mais notre citateur n’y est pas allé chercher et c’est dommage parce que cet article, consacré entre autres à Bagatelles pour un massacre, recèle mille fois plus intéressant que la pauvre phrase qu’il en extrait) : «Les juifs, Céline et Maritan»… «Maritan» pour Maritain ! l’association est pourtant explicite quand on sait un peu d’histoire littéraire…
Soyons franc, ça commençait par trop mal. Ma patience avait été fort éprouvée déjà par un récent entretien avec le professeur Philippe Alméras à qui j’avais tenu à donner la parole puisque aussi bien tout le monde la lui refusait, mais dont la thèse ne m’a jamais convaincu. Je m’apprêtais à sabrer sans nuance ces nouvelles publications, et bien-succinctement. Heureusement, je dispose depuis plus de quinze ans d’un nègre critique, comme par hasard qui se trouve être le plus compétent des céliniens. Je l’ai donc sommé – pistolet sur la tempe, méthode Asensio – de me donner un avis nuancé sur ces deux ouvrages. Lisez plutôt.
Céline l’Infréquentable ?
– Je trouve ce petit livre très bien, c’était une très bonne idée, car il donne la parole à plusieurs céliniens qui ne se connaissent pas forcément et qui ont chacun une approche différente ou des réponses différentes… ou semblables. Une histoire avec Céline différente. Comment chacun y est venu, à quel âge, pourquoi, ce qu’il a apporté… Des âges différents; des formations différentes aussi. On pourrait reprocher à l’ouvrage de n’avoir pas donné la parole à Alméras, ou à André Derval qui aurait été plus critique à l’égard de Céline que certains. Même si on peut dire qu’aucun n’est complaisant à l’égard d’un certain Céline et que tous se posent des questions. Soulignons que ce sont des interviews, donc des «instants», des «réponses partielles», «limitées», qui demanderaient sans doute explications, nuances, compléments, non des thèses ou des études qui se voudraient complètes, définitives, mûrement réfléchies. Les interviews les plus intéressantes sont celles des jeunes céliniens : Laudelout, Mazet, Brami, Alliot. Les vieux céliniens ont tendance à plus parler d’eux-mêmes que de Céline… (N.B. : Les «vieux» céliniens sont donc, en procédant par élimination, Bruno de Cessole, François Gibault, Philippe Sollers et Frédéric Vitoux, l’ouvrage étant constitué de huit entretiens…).
Céline sans masque
– «Les céliniens : combien de divisions ?» par Marc Laudelout : une synthèse remarquable, Laudelout étant aux premières loges depuis plus de trente ans avec son Bulletin célinien pour juger des querelles intestines incessantes qui agitent le petit monde des céliniens.
Malavoy dans l’entretien qu’il accorde à David Alliot sous le titre : Le diable apparaît chez Céline est fort sympathique, il montre de l’enthousiasme, est honnête avec lui-même, mais un peu naïf tout de même, fait trop confiance à ce que dit Céline ou ce qu’en dit Lucette…
Céline et Montandon par Éric Mazet : analysant Montandon, fanatique communiste puis fanatique nazi, Mazet ne se contente pas de la caricature d’un être déjà caricatural; c’est fouillé, extrêmement précis, très éclairant.
Céline par Henri Mondor par David Alliot : il y a de l’exagération dans le titre ! Alliot n’apporte rien sur Mondor ni son texte. Même remarque pour son Céline à Kränzlin, le témoignage d’Asta Schertz. Plus intéressante est son exhumation des archives de la Préfecture de Police de Paris sur Céline. Une riche idée de rééditer ces textes peu connus ou difficilement trouvables.
L’étude de Lavenne : Image de l’écrivain, Céline face aux médias. De l’aura de l’absent à la présence du spectre, est intéressante en dépit d’un titre trop long… qui a cependant le mérite de résumer trente-six pages en moins de vingt mots.
Charles Louis Roseau, Céline ou le «marketing» de l’ancien combattant est assez complet sans rien révolutionner.
Véra Maurice, Quand les jupes se retroussent dans l’écriture célinienne, a réfléchi à son sujet…
Et voilà ce qui s’appelle de la critique enlevée ! Quant à moi, je relève la présence des mêmes noms dans les deux ouvrages, et je me demande, naïvement, pourquoi on ne demande jamais leur avis à des céliniens aussi éminents et décisifs et «qui bossent» comme disait Céline – «Tout ce que je vois, c’est que je bosse et que les autres ne foutent rien…» –, que Jean-Paul Louis qui est à l’origine de la publication des Lettres de Céline en Pléiade, mais encore de L’Année Céline depuis 1990, ni de l’extraordinaire Gaël Richard, auteur d’un Dictionnaire des personnages dans l’œuvre romanesque de Louis-Ferdinand Céline, qui prépare un Dictionnaire de la correspondance de Céline et une Bretagne de Céline, ouvrages édités parmi cent merveilles et autant de raretés par le même Jean-Paul Louis aux éditions Du Lérot (Les Usines réunies, 16140 Tusson – site : www.editionsdulerot.fr) ? La réponse est dans la question : ils bossent, ils n’ont pas de temps à perdre. Ni moi non plus pour finir.
En conclusion, et suivant ses centres d’intérêt, que le lecteur choisisse ce qu’il a envie de lire : lequel des deux ouvrages sommairement présentés supra, l’un, l’autre, aucun…
S’il recherche une introduction à l’œuvre de Céline, la plus abordable, entre biographie et essai, est le Céline d’Henri Godard qui vient de paraître (Gallimard, 594 pages, 25,50 euros). La biographie «historique» de François Gibault, en trois volumes : Céline – 1894-1932 – Le Temps des espérances; Céline – 1932-1944 – Délires et persécutions; Céline – 1944-1961 – Cavalier de l’Apocalypse, vient de reparaître au Mercure de France (compter un peu plus de 80 euros pour un peu moins de 1 200 pages).
Voyage au bout de la nuit, 505 pages, est disponible dans la collection Folio pour le prix de 8,90 euros; Mort à crédit, 622 pages, 9,40 euros, que nous conseillons aux néophytes pour aborder l’œuvre de Céline, se trouve dans la même collection.
Pierre CHALMIN
Stalker, 11/10/2011
On remet Céline en route, c’est tous les jours en cette glorieuse année du cinquantenaire de sa mort. Je commence à en avoir assez, je le dis tout net, et l’effet s’avère désastreux sur mes nerfs de ces fastidieuses compilations d’opinions ressassées, de tant de livres inutiles, de numéros «hors-série» fumeux fabriqués avec des bouts de chandelles, de tous ces avis doctes et cons et mille fois entendus de tout le monde et de n’importe qui : tant de broutilles indigentes, de temps perdu et de papier gâché… Je sais bien qu’il s’agit d’une industrie, que les illettrés aussi doivent gagner leur vie, etc. Permettez qu’étant femme du monde et non pas putain, je décline l’invitation à partouzer. On me proposa jadis d’écrire un petit ouvrage évoquant notre sujet : Les Céliniens, j’avais déjà mon idée, mon angle d’attaque. On me sait las méchant. On a renoncé. Je n’eusse rien pu écrire de toute façon, on ne diffame pas la canaille, à quoi serviraient sinon les lois ?
Bref, je reçois deux nouvelles publications d’anniversaire – cent et cent-unième, deux cent et deux cent-unième publiées en cette année faste ? – relatives à Céline, et Asensio me somme, avec ses grâces habituelles – pistolet sur la tempe – d’en rendre compte.
Je contemple la couverture du premier objet : Spécial Céline, c’est déjà le n° 2, – un troisième est annoncé en novembre ! –, qui s’intitule Céline sans masque. Une réminiscence de Sipriot et son Montherlant. Sous-titré : Autopsie d’un insupportable talent. Je bondis. Qui peut commettre une telle ânerie ? Je renvoie aux dictionnaires, n’importe lequel : ça ne veut rien dire. Je soupèse l’objet : 135 grammes. Pour 128 pages imprimées sur du papier torchon. Dites un prix ?… 17,50 euros ! C’est publié par Lafont Presse, un trust énorme. Ça doit leur coûter dans les 30 centimes à imprimer, et encore j’exagère peut-être, il y a longtemps que je n’ai pas joué à l’éditeur… J’ouvre et je lis le nom des deux compères éditorialistes à qui l’on doit je présume les jolis titres : MM. Joseph Vebret et David Alliot. David Alliot, je le connais, il publie un livre par trimestre sur Céline depuis quelques années. Joseph Vebret, un de ses amis me l’avait jadis décrit comme le plus désintéressé des amateurs de littérature, le plus fauché, le plus gratuit… (C’est peu de temps après que je l’ai vu deviser – oh ! quelques instants ! on n’a plus guère de patience à mon âge – avec Houellebecq, le passage juste où Houellebecq explique sa supériorité sur Baudelaire. Je me suis arrêté trente secondes plus tard, je pensais que Vebret se lèverait et partirait, que la messe était dite. Et puis pas du tout, ils continuaient de disserter sur le «génie» de Houellebecq : parce que c’est ainsi, Houellebecq a du génie, Céline du «talent» seulement…). Curieux de le retrouver là.
Second objet qui cette fois ressemble à un livre : Céline l’Infréquentable ? Publié par Jean Picollec, un ami de longue date. 208 pages, 16 euros. Je souffle un peu. Miséricorde ! l’auteur, c’est précisément et encore Joseph Vebret. Je saute à la page de faux-titre… «À Jules, parce que» : parce que quoi ? qu’est-ce que cette puérilité ! Tout de suite envie de le jeter aux orties «parce que merde»… Même page, trois épigraphes. Le nom du destinataire de la première est mal orthographié : lire «Marcel Lafaÿe»; deuxième citation, de Philippe Muray… sortie de son contexte et qui exprime exactement le contraire de ce que Muray a longuement écrit, expliqué, disséqué dans son Céline (je renvoie à ma contribution – bénévole ! – au copieux Muray à paraître à la mi-octobre aux éditions du Cerf, où précisément je traite le sujet); enfin, pied de page, dernière citation, de Gide cette fois, un article de la NRF d’avril 1938 (du 1er avril exactement, mais notre citateur n’y est pas allé chercher et c’est dommage parce que cet article, consacré entre autres à Bagatelles pour un massacre, recèle mille fois plus intéressant que la pauvre phrase qu’il en extrait) : «Les juifs, Céline et Maritan»… «Maritan» pour Maritain ! l’association est pourtant explicite quand on sait un peu d’histoire littéraire…
Soyons franc, ça commençait par trop mal. Ma patience avait été fort éprouvée déjà par un récent entretien avec le professeur Philippe Alméras à qui j’avais tenu à donner la parole puisque aussi bien tout le monde la lui refusait, mais dont la thèse ne m’a jamais convaincu. Je m’apprêtais à sabrer sans nuance ces nouvelles publications, et bien-succinctement. Heureusement, je dispose depuis plus de quinze ans d’un nègre critique, comme par hasard qui se trouve être le plus compétent des céliniens. Je l’ai donc sommé – pistolet sur la tempe, méthode Asensio – de me donner un avis nuancé sur ces deux ouvrages. Lisez plutôt.
Céline l’Infréquentable ?
– Je trouve ce petit livre très bien, c’était une très bonne idée, car il donne la parole à plusieurs céliniens qui ne se connaissent pas forcément et qui ont chacun une approche différente ou des réponses différentes… ou semblables. Une histoire avec Céline différente. Comment chacun y est venu, à quel âge, pourquoi, ce qu’il a apporté… Des âges différents; des formations différentes aussi. On pourrait reprocher à l’ouvrage de n’avoir pas donné la parole à Alméras, ou à André Derval qui aurait été plus critique à l’égard de Céline que certains. Même si on peut dire qu’aucun n’est complaisant à l’égard d’un certain Céline et que tous se posent des questions. Soulignons que ce sont des interviews, donc des «instants», des «réponses partielles», «limitées», qui demanderaient sans doute explications, nuances, compléments, non des thèses ou des études qui se voudraient complètes, définitives, mûrement réfléchies. Les interviews les plus intéressantes sont celles des jeunes céliniens : Laudelout, Mazet, Brami, Alliot. Les vieux céliniens ont tendance à plus parler d’eux-mêmes que de Céline… (N.B. : Les «vieux» céliniens sont donc, en procédant par élimination, Bruno de Cessole, François Gibault, Philippe Sollers et Frédéric Vitoux, l’ouvrage étant constitué de huit entretiens…).
Céline sans masque
– «Les céliniens : combien de divisions ?» par Marc Laudelout : une synthèse remarquable, Laudelout étant aux premières loges depuis plus de trente ans avec son Bulletin célinien pour juger des querelles intestines incessantes qui agitent le petit monde des céliniens.
Malavoy dans l’entretien qu’il accorde à David Alliot sous le titre : Le diable apparaît chez Céline est fort sympathique, il montre de l’enthousiasme, est honnête avec lui-même, mais un peu naïf tout de même, fait trop confiance à ce que dit Céline ou ce qu’en dit Lucette…
Céline et Montandon par Éric Mazet : analysant Montandon, fanatique communiste puis fanatique nazi, Mazet ne se contente pas de la caricature d’un être déjà caricatural; c’est fouillé, extrêmement précis, très éclairant.
Céline par Henri Mondor par David Alliot : il y a de l’exagération dans le titre ! Alliot n’apporte rien sur Mondor ni son texte. Même remarque pour son Céline à Kränzlin, le témoignage d’Asta Schertz. Plus intéressante est son exhumation des archives de la Préfecture de Police de Paris sur Céline. Une riche idée de rééditer ces textes peu connus ou difficilement trouvables.
L’étude de Lavenne : Image de l’écrivain, Céline face aux médias. De l’aura de l’absent à la présence du spectre, est intéressante en dépit d’un titre trop long… qui a cependant le mérite de résumer trente-six pages en moins de vingt mots.
Charles Louis Roseau, Céline ou le «marketing» de l’ancien combattant est assez complet sans rien révolutionner.
Véra Maurice, Quand les jupes se retroussent dans l’écriture célinienne, a réfléchi à son sujet…
Et voilà ce qui s’appelle de la critique enlevée ! Quant à moi, je relève la présence des mêmes noms dans les deux ouvrages, et je me demande, naïvement, pourquoi on ne demande jamais leur avis à des céliniens aussi éminents et décisifs et «qui bossent» comme disait Céline – «Tout ce que je vois, c’est que je bosse et que les autres ne foutent rien…» –, que Jean-Paul Louis qui est à l’origine de la publication des Lettres de Céline en Pléiade, mais encore de L’Année Céline depuis 1990, ni de l’extraordinaire Gaël Richard, auteur d’un Dictionnaire des personnages dans l’œuvre romanesque de Louis-Ferdinand Céline, qui prépare un Dictionnaire de la correspondance de Céline et une Bretagne de Céline, ouvrages édités parmi cent merveilles et autant de raretés par le même Jean-Paul Louis aux éditions Du Lérot (Les Usines réunies, 16140 Tusson – site : www.editionsdulerot.fr) ? La réponse est dans la question : ils bossent, ils n’ont pas de temps à perdre. Ni moi non plus pour finir.
En conclusion, et suivant ses centres d’intérêt, que le lecteur choisisse ce qu’il a envie de lire : lequel des deux ouvrages sommairement présentés supra, l’un, l’autre, aucun…
S’il recherche une introduction à l’œuvre de Céline, la plus abordable, entre biographie et essai, est le Céline d’Henri Godard qui vient de paraître (Gallimard, 594 pages, 25,50 euros). La biographie «historique» de François Gibault, en trois volumes : Céline – 1894-1932 – Le Temps des espérances; Céline – 1932-1944 – Délires et persécutions; Céline – 1944-1961 – Cavalier de l’Apocalypse, vient de reparaître au Mercure de France (compter un peu plus de 80 euros pour un peu moins de 1 200 pages).
Voyage au bout de la nuit, 505 pages, est disponible dans la collection Folio pour le prix de 8,90 euros; Mort à crédit, 622 pages, 9,40 euros, que nous conseillons aux néophytes pour aborder l’œuvre de Céline, se trouve dans la même collection.
Pierre CHALMIN
Stalker, 11/10/2011
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