Durant la Première Guerre mondiale, plusieurs hôpitaux militaires ont été installés à Dinan. Des soldats de toutes les nationalités s'y sont retrouvés.
Dinan a un long passé militaire. Ville de garnison depuis le XIXe siècle, les casernes se sont transformées en 1993 en École nationale supérieure des services de santé de l'armée de Terre (Ensssat), pour définitivement quitter la ville en 2001. Voilà pour le lien santé armée. Le seul ? Pas vraiment. Peu de gens se souviennent que Dinan est devenue durant la Première Guerre mondiale un vaste pont arrière pour soigner les blessés du front. « Il y avait plusieurs hôpitaux militaires à Dinan de 1915 à 1920, explique Loïc-René Vilbert, le bibliothécaire municipal. Aux casernes bien sûr, mais aussi ailleurs en ville. »
Pour s'en convaincre, il suffit d'aller au carré militaire du cimetière de Dinan. Plusieurs dizaines de tombes alignées révèlent les noms de soldats, français bien sûr, dont une bonne partie de musulmans venant des anciennes colonies à qui on n'avait même pas accordé la nationalité française, mais aussi allemands. Blessés au front, qui était très éloigné de la Bretagne, ces soldats sont morts dans les hôpitaux dinannais. Beaucoup d'autres ont pu heureusement rejoindre leurs foyers.
Un hôpital militaire était aussi installé, là où sont bâtis aujourd'hui les immeubles de la cité Saint-Charles. Kawara Kitchener, la fille de Lord Kitchener, ministre de la guerre britannique mort en 1916 lorsque son bateau fut envoyé par le fond en Russie, y a soigné une multitude de soldats. « Elle était extrêmement dévouée. Elle a d'ailleurs reçu la légion d'honneur peu après la guerre. »
Dernier indice de la présence d'hôpitaux militaires, Louis-Ferdinand Destouches, connu pour avoir écrit, entre autres Voyage au bout de la nuit sous le nom de Céline, était à Dinan le 11 novembre 1918. Médecin pacifiste, avant de sombrer dans l'antisémitisme le plus virulent durant la Seconde Guerre mondiale, il était venu à Dinan pour faire, sous l'uniforme américain de la mission Rockefeller, des conférences contre la tuberculose, qui sévissait chez les soldats revenant du front. Cette présence a été racontée par Jean-Yves Ruaux dans Le Pays de Dinan publié par la bibliothèque dans son édition de 2005.
Jean-Valéry HÉQUETTE
Ouest-France, 11 novembre 2008.
Photo : LF Céline (2è en partant de la gauche) à Rennes en 1918 pour la Mission Rockfeller.
A lire :
>>> Onze novembre 1918, à Dinan...
>>> Le discours de Louis-Ferdinand Céline sur la Grande Guerre par Charles-Louis Roseau
Dinan a un long passé militaire. Ville de garnison depuis le XIXe siècle, les casernes se sont transformées en 1993 en École nationale supérieure des services de santé de l'armée de Terre (Ensssat), pour définitivement quitter la ville en 2001. Voilà pour le lien santé armée. Le seul ? Pas vraiment. Peu de gens se souviennent que Dinan est devenue durant la Première Guerre mondiale un vaste pont arrière pour soigner les blessés du front. « Il y avait plusieurs hôpitaux militaires à Dinan de 1915 à 1920, explique Loïc-René Vilbert, le bibliothécaire municipal. Aux casernes bien sûr, mais aussi ailleurs en ville. »
Pour s'en convaincre, il suffit d'aller au carré militaire du cimetière de Dinan. Plusieurs dizaines de tombes alignées révèlent les noms de soldats, français bien sûr, dont une bonne partie de musulmans venant des anciennes colonies à qui on n'avait même pas accordé la nationalité française, mais aussi allemands. Blessés au front, qui était très éloigné de la Bretagne, ces soldats sont morts dans les hôpitaux dinannais. Beaucoup d'autres ont pu heureusement rejoindre leurs foyers.
Un hôpital militaire était aussi installé, là où sont bâtis aujourd'hui les immeubles de la cité Saint-Charles. Kawara Kitchener, la fille de Lord Kitchener, ministre de la guerre britannique mort en 1916 lorsque son bateau fut envoyé par le fond en Russie, y a soigné une multitude de soldats. « Elle était extrêmement dévouée. Elle a d'ailleurs reçu la légion d'honneur peu après la guerre. »
Dernier indice de la présence d'hôpitaux militaires, Louis-Ferdinand Destouches, connu pour avoir écrit, entre autres Voyage au bout de la nuit sous le nom de Céline, était à Dinan le 11 novembre 1918. Médecin pacifiste, avant de sombrer dans l'antisémitisme le plus virulent durant la Seconde Guerre mondiale, il était venu à Dinan pour faire, sous l'uniforme américain de la mission Rockefeller, des conférences contre la tuberculose, qui sévissait chez les soldats revenant du front. Cette présence a été racontée par Jean-Yves Ruaux dans Le Pays de Dinan publié par la bibliothèque dans son édition de 2005.
Jean-Valéry HÉQUETTE
Ouest-France, 11 novembre 2008.
Photo : LF Céline (2è en partant de la gauche) à Rennes en 1918 pour la Mission Rockfeller.
A lire :
>>> Onze novembre 1918, à Dinan...
>>> Le discours de Louis-Ferdinand Céline sur la Grande Guerre par Charles-Louis Roseau
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