« Je ne crée rien à vrai dire – Je nettoye une sorte de médaille cachée, une statue enfouiedans la glaise – Tout existe déjà c’est mon impression – Lorsque tout est bien nettoyé,propre, net – alors le livre est fini. Le ménage est fait – On sculpte, il faut seulement nettoyer,déblayer autour – faire venir au jour crû – avoir la force c’est une question de force – forcerle rêve dans la réalité – une question ménagère – De soi, de ses propres plans il ne vientque des bêtises – Tout est fait hors de soi – dans les ondes je pense – Aucune vanité en toutceci – C’est un labeur bien ouvrier – ouvrier dans les ondes. »
Comment se fait-il que Céline, après quelques lettres amorçant cette correspondance, se livre en 1947 et 1948, avec finesse et précision, sur l’intimité de son travail stylistique, à un inconnu de la veille, Milton Hindus ? Nulle part ailleurs, avant les Entretiens avec le Professeur Y, nous ne rencontrons avec autant d’explications métaphoriques, soumises à des variations d’une rare beauté, un aussi magistral cours de littérature de la part de Céline. Bien entendu, Hindus étant juif et américain, il est un atout précieux dans le cercle restreint des soutiens de l’écrivain en exil, et Céline ne peut manquer de chercher à en tirer profit. Cela ne suffit pas cependant à expliquer le ton constamment confiant et patient sur lequel il répond, pendant plus d’un an, à son correspondant, ni surtout les remarquables confessions de l’artiste au travail. Confiance, patience et confession qui ne résisteront pas à la visite de Milton Hindus à l’exilé : le jeune universitaire, après avoir rendu tant de bons offices, dont le principal est d’avoir été à l’origine de cette correspondance, retourne sa veste en même temps qu’il regagne les Etats-Unis et quitte le domaine de la littérature pour écrire un terrible pamphlet, sous forme de ses impressions de voyage au Danemark.
Cette édition, qui compte 97 lettres (dont 13 partiellement ou totalement inconnues)et de nombreux documents inédits, donne des rapports entre Céline et Hindus une image neuve.
Jean Paul Louis a publié de Céline, dans cette même collection, les Lettres à Maria Canavaggia et les Lettres à Albert Paraz. Il est le co-éditeur du volume Lettres (Bibliothèque de la Pléiade) et de L’Année Céline (De Lérot éditeur, 21 volumes parus). Le présent volume est le onzième de la « Série Céline ».
Louis-Ferdinand Céline, Lettres à Milton Hindus 1947-1949, Gallimard, 2012.
Commande possible sur Amazon.fr.
Comment se fait-il que Céline, après quelques lettres amorçant cette correspondance, se livre en 1947 et 1948, avec finesse et précision, sur l’intimité de son travail stylistique, à un inconnu de la veille, Milton Hindus ? Nulle part ailleurs, avant les Entretiens avec le Professeur Y, nous ne rencontrons avec autant d’explications métaphoriques, soumises à des variations d’une rare beauté, un aussi magistral cours de littérature de la part de Céline. Bien entendu, Hindus étant juif et américain, il est un atout précieux dans le cercle restreint des soutiens de l’écrivain en exil, et Céline ne peut manquer de chercher à en tirer profit. Cela ne suffit pas cependant à expliquer le ton constamment confiant et patient sur lequel il répond, pendant plus d’un an, à son correspondant, ni surtout les remarquables confessions de l’artiste au travail. Confiance, patience et confession qui ne résisteront pas à la visite de Milton Hindus à l’exilé : le jeune universitaire, après avoir rendu tant de bons offices, dont le principal est d’avoir été à l’origine de cette correspondance, retourne sa veste en même temps qu’il regagne les Etats-Unis et quitte le domaine de la littérature pour écrire un terrible pamphlet, sous forme de ses impressions de voyage au Danemark.
Cette édition, qui compte 97 lettres (dont 13 partiellement ou totalement inconnues)et de nombreux documents inédits, donne des rapports entre Céline et Hindus une image neuve.
Jean Paul Louis a publié de Céline, dans cette même collection, les Lettres à Maria Canavaggia et les Lettres à Albert Paraz. Il est le co-éditeur du volume Lettres (Bibliothèque de la Pléiade) et de L’Année Céline (De Lérot éditeur, 21 volumes parus). Le présent volume est le onzième de la « Série Céline ».
Louis-Ferdinand Céline, Lettres à Milton Hindus 1947-1949, Gallimard, 2012.
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Enfin la bonne édition de ce recueil incontournable, augmenté, sans les erreurs précédentes, richement annoté et précisément. Un régal, une redécouverte, un plaisir. Une source, une mine. Et des photo en plus. Un index : capital !
RépondreSupprimerC'est la publication la plus attendue par les vrais céliniens. Tout l'art de Céline est dans Hindus !
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