Henri Pollès |
Ecrivain en Trégor. Des deux écrivains nés à Tréguier, un est injustement méconnu :
si Ernest Renan est célèbre, Henri Pollès est, lui, resté dans l’ombre.
Né en 1909, d’un père capitaine au
long cours, Henri Pollès quitta Tréguier
pour suivre son père nommé
ingénieur à la navigation à Nantes en
1919 : il resta pourtant fidèle à Tréguier
où il revint tous les étés. Il décida
très jeune de se lancer dans la
carrière littéraire. Son premier roman,
Sophie de Tréguier, fut unanimement
salué par la critique et lui valut le prix
du roman populiste, en concurrence
avec Voyage au bout de la nuit de
Louis-Ferdinand Céline.
Ecrivain, journaliste, courtier…
Parallèlement à sa vie littéraire, Pollès
s’engagea dans le débat politique et
le journalisme en collaborant au journal
Giustizia e Libertà, publication
italienne antifasciste et fit un reportage
pour le magazine Vendredi sur
la guerre civile en Espagne pendant
lequel il rencontra André Malraux.
En 1939, il épousa Paulette Bellour,
dont il eut quatre enfants. Jugeant
que la fonction d’écrivain n’était pas
lucrative, il s’installa comme courtier
en livres à Brunoy dans le sud de la
région parisienne tout en revenant
régulièrement à Plougrescant dans
la maison qu’il avait héritée de sa
mère.
Collectionneur dans l’âme depuis
son plus jeune âge (timbres, cartes
postales, programmes…), il amassa
des dizaines de milliers de livres
dont il fit don à la fin de sa vie à la
bibliothèque des Champs libres à
Rennes.
Sa fonction de commerçant ne
l’empêcha pas d’écrire : il rata à plusieurs
reprises le prix Goncourt. Notamment
pour Toute guerre se fait
la nuit en 1945, roman sur la guerre
d’Espagne, et aussi pour Amour, ma
douce mort en 1963 et Le fils de l’auteur
en 1964. Sur le fleuve de sang
vient parfois un beau navire lui valut
le prix Paul-Morand de l’Académie
française en 1983.
Henri Le Bellec devant la maison natale d'Henri Pollès |
Des milliers de livres au musée Henri-Pollès
Mais, c’est dans sa maison de Brunoy
que l’on découvrait vraiment la personnalité d’Henri Pollès.
Comme le dit
Henri Le Bellec, professeur de lettres,
spécialiste de l’écrivain : « D’abord, il
y a la profusion. Elle est partout : de
la cave aux combles, de la cuisine
aux chambres, en passant par la
salle de bains et même les toilettes.
Quant à l’escalier, il n’est plus qu’un
étroit boyau entre deux murailles de
livres. Trente, quarante, cinquante
mille volumes – l’auteur le sait-il lui même
? – se bousculent ainsi et
s’entassent, s’accumulent et s’empilent
à travers la dizaine de pièces
que comporte la maison. Les objets
les plus divers voisinent avec les livres
: au hasard d’une pièce, on
découvre des portraits ou des tableaux
; plus loin, des originaux introuvables
de George Sand ; encore
plus loin, une édition datée de 1811
des lettres de Mme de Sévigné ou
le miroir de Sarah Bernhardt. »
Par bonheur, il avait commencé à léguer plusieurs milliers de ses livres à la ville de Rennes qui les a placés tels qu’à l’origine dans le musée Henri-Pollès aux Champs libres, car l’auteur périt dans l’incendie de sa maison de Brunoy en 1994. Son corps est inhumé dans le cimetière de Tréguier.
Henri Pollès demeura fidèle au pays de ses ancêtres toute sa vie. C’était aussi un grand écrivain comme le remarquèrent plusieurs critiques illustres comme Jean-Louis Bory, François Mauriac ou Bernard Pivot qui estimait que Sur le fleuve de sang vient parfois un beau navire était « le meilleur roman de l’année ».
Par bonheur, il avait commencé à léguer plusieurs milliers de ses livres à la ville de Rennes qui les a placés tels qu’à l’origine dans le musée Henri-Pollès aux Champs libres, car l’auteur périt dans l’incendie de sa maison de Brunoy en 1994. Son corps est inhumé dans le cimetière de Tréguier.
Henri Pollès demeura fidèle au pays de ses ancêtres toute sa vie. C’était aussi un grand écrivain comme le remarquèrent plusieurs critiques illustres comme Jean-Louis Bory, François Mauriac ou Bernard Pivot qui estimait que Sur le fleuve de sang vient parfois un beau navire était « le meilleur roman de l’année ».
À lire : Sophie de Tréguier, Prenez
garde à la conscience, Amour, ma
douce mort, Sur le fleuve de sang
vient parfois un beau navire. Remerciements
à Henri Le Bellec sans qui
cet article n’eut pu être réalisé.
Ouest-France, 1er août 2012.
Edition de Lannion
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