dimanche 2 décembre 2012

Théâtre : « Benjamin Fondane écrit à Louis-Ferdinand Céline » le 12 décembre 2012 à Nancy

Le spectacle « Benjamin Fondane écrit à Louis-Ferdinand Céline » sera présenté au public le mercredi 12 décembre 2012 à 20 h 30 à l'Université de Nancy dans le cadre des Mercredis du Théâtre Universitaire de Nancy. Des textes de Benjamin Fondane, interprétés et mis en scène par Benoît Vitse. Un spectacle créé en janvier 2012 à Iasi (Roumanie).

Théâtre Universitaire de Nancy
Campus Lettres et Sciences Humaines
Amphi Déléage (A027)
23, boulevard Albert Ier
54 000 NANCY

Renseignements et réservations
06 20 94 65 10 de 10h à 19h



Ce spectacle est un instantané, une photographie de la situation des intellectuels lors de la montée des fascismes en Europe en 1933. Comment Benjamin Fondane, écrivain juif, qui sera arrêté, déporté et assassiné à Auschwitz en 1944, pouvait-il en 1933 correspondre avec Céline, artiste proche durant l'occupation allemande des collaborationnistes ?

4 commentaires:

  1. Comment Céline, antisémite déclaré à partir de 1937, a-t-il osé écrire en 1933 à Fondane, mort à Auschwitz en 1944 ? Et Denoël, l'éditeur collaborationniste, s'adressant au même Fondane en 1933, 1936 et 1938 pour lui éditer trois livres à succès ? Ces gens-là devaient savoir qu'ils s'adressaient à un condamné en sursis. C'est trop de cynisme anticipatif ! Qu'on les condamne une nouvelle fois, comme le fait Benoit Vitse, homosexuel juif hongrois, et qu'on n'en parle plus. Nous connaissions les lois rétroactrives de 1944 : voici la Shoah rétrospective de 2012. On n'arrête pas le progrès.

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  2. Ah mais, Thyssens, tu n'y es pas, tu n'y es plus ! Tu rêves ! Céline est né antisémite ! Son papa l'était ! On n'en a pas la preuve, mais ça se dit, et c'est entériné. Et Céline, dès 1916, du fin fond de son Cameroun, recopie quelques lignes d'Urbain Gohier piquées dans Le Journal ! "La littérature de demain sera plus juive que jamais, c'est-à-dire morbide, mercantile, hystériquement patriotique". Qu'importe s'il cite Musset et Pascal dans la même lettre, crie au génie en évoquant Bergson dans la suivante. Et puis, et puis, l'impardonnable rechute en 1928 avec son Église où il jette bas le masque ! Qu'importe si dans l'acte II, ce sont les Protestants qui dirigent le monde, puisque dans l'acte III, Yudensweck a un "nez crochu". Qu'importe si Yudensweck est le seul personnage intelligent et pacifiste de la pièce, si les blonds scandinaves ne pensent qu'à leur remboursements de frais, si les anglo-saxons poussent les peuples à la guerre... Et puis, Céline récidive en 1933 dans une lettre en traitant Winkler de "sottement tortillon"... Qu'importe si dans la même lettre, il donne du "génie" à Carl Junghans, et si celui-ci a tourné un film à la gloire de Lénine... Alors, alors... si Voyage est du fameux pain pour un siècle de littérature, Bagatelles est du pain pour un siècle d'infamie, de littérature, supputations, excommunions...Maintenant, on fait écrire des lettres aux morts qu'ils n'auraient pas écrites de leur vivant. Jamais Fondane n'aurait traité Céline de lâche et de poltron. Qu'importe ! On refait l'Histoire à l'envers. Comme au cinéma, la plongeuse à l'envers remonte sur son perchoir... Depuis Méliès, on applaudit encore à ce numéro.

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  3. J'ai vu cette piece a Iasi en Roumanie en janvier 2012, cela vaut le detour. Pour information, je viens de publier le Theatre Complet de Benjamin Fondane a Paris aux Editions Non Lieu, 2012, Eric Freedman

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  4. Fondane n'est pas en question. J'ai lu avec grand intérêt et grand plaisir ses livres sur Rimbaud et Baudelaire. C'est l'exploitation Fondane-Céline qui est en question et l'anachronisme des lettres inventées. Comme si on faisait écrire à Voltaire des lettres à Rousseau l'accusant d'être responsable des massacres de septembre, des noyades de Nantes, du génocide vendéen, de la Terreur et de la suite. Comme si Pétain, Laval, Bousquet, Hitler, Goebbels, ou même le flic de la Rafle, s'étaient inspirés de Céline.

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