Le rapprochement Rabelais-Céline ne date pas d'hier. Il s'est trouvé un écrivain, académicien de surcroît, pour nier cette parenté. Ce texte fut écrit après la publication des « Beaux Draps » : « Toutes les trompettes du Paris de 1941 proclament en vain que la France possède en M. Céline un nouveau Rabelais, il n’est pas un lecteur de chez nous qui ne sache faire la différence entre ce splendide printemps de la prose française, gonflé de sève et de suc, et cette diarrhée de langue verte dont M. Céline embellit ses « draps », cet idiome de maison close, ce pathos de bagne. » Qui en est l'auteur ? Rebatet, dans ses « Décombres », le décrit ainsi : « l'homme à l'habit vert, le bourgeois riche, avec sa torve gueule de faux Gréco, ses décoctions de Paul Bourget macérées dans le foutre rance et l'eau bénite, ces oscillations entre l'eucharistie et le bordel à pédérastes qui forment l'unique trame de sa prose aussi bien que de sa conscience, est l'un des plus obscènes coquins qui aient poussé dans les fumiers chrétiens de notre époque. »
Ah devinette ! Sans doute Rebatet vise-t-il Mauriac... Mais Céline connaissait-il ce jugement de Mauriac à son égard ? Mauriac qui avait bien ri à la lecture de l'acte III de l'Eglise chez Céline rue Lepic...
C'est bien Mauriac, et Céline n'a pu lire cette critique car elle était destinée au premier numéro des « Lettres Françaises » qui fut détruit à cause de l'arrestation de Jacques Decour, en février 1942. Mais voilà une querelle Mauriac-Céline qui aurait pu déboucher sur un échange bien réjouissant. J'aime bien la diatribe de Mauriac, moi. Elle ne manque pas d'allure.
Comme tous les anarchistes chrétiens, Rabelais incite à une sainte méfiance de l'université et de la science scolastique.
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RépondreSupprimer« Toutes les trompettes du Paris de 1941 proclament en vain que la France possède en M. Céline un nouveau Rabelais, il n’est pas un lecteur de chez nous qui ne sache faire la différence entre ce splendide printemps de la prose française, gonflé de sève et de suc, et cette diarrhée de langue verte dont M. Céline embellit ses « draps », cet idiome de maison close, ce pathos de bagne. »
Qui en est l'auteur ? Rebatet, dans ses « Décombres », le décrit ainsi : « l'homme à l'habit vert, le bourgeois riche, avec sa torve gueule de faux Gréco, ses décoctions de Paul Bourget macérées dans le foutre rance et l'eau bénite, ces oscillations entre l'eucharistie et le bordel à pédérastes qui forment l'unique trame de sa prose aussi bien que de sa conscience, est l'un des plus obscènes coquins qui aient poussé dans les fumiers chrétiens de notre époque. »
Ah devinette ! Sans doute Rebatet vise-t-il Mauriac... Mais Céline connaissait-il ce jugement de Mauriac à son égard ? Mauriac qui avait bien ri à la lecture de l'acte III de l'Eglise chez Céline rue Lepic...
RépondreSupprimerC'est bien Mauriac, et Céline n'a pu lire cette critique car elle était destinée au premier numéro des « Lettres Françaises » qui fut détruit à cause de l'arrestation de Jacques Decour, en février 1942. Mais voilà une querelle Mauriac-Céline qui aurait pu déboucher sur un échange bien réjouissant. J'aime bien la diatribe de Mauriac, moi. Elle ne manque pas d'allure.
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