Vient de paraître : Le Bulletin célinien n°353. Au sommaire :
Marc Laudelout : Bloc-notes.
Pierre Assouline : Un roman peut-il servir de sources aux historiens ? Le cas Céline.
Jean-Pierre Dauphin : L’œuvre exige des soins scrupuleux [1967]
M. L. : Le Livre de Poche a 60 ans.
Éric Mazet : Gen Paul et Céline. La Bataille du Styx.
Frédéric Saenen : Céline « mi-Diogène mi-Roi Lear ».
Pierre Lalanne : Un colloque sur les pamphlets.
M. L. : Les lectures de Christopher Gérard et de Philippe d’Hugues.
Le Bulletin célinien, Bureau Saint-Lambert, B. P. 77, 1200 Bruxelles.
Marc Laudelout : Bloc-notes.
Pierre Assouline : Un roman peut-il servir de sources aux historiens ? Le cas Céline.
Jean-Pierre Dauphin : L’œuvre exige des soins scrupuleux [1967]
M. L. : Le Livre de Poche a 60 ans.
Éric Mazet : Gen Paul et Céline. La Bataille du Styx.
Frédéric Saenen : Céline « mi-Diogène mi-Roi Lear ».
Pierre Lalanne : Un colloque sur les pamphlets.
M. L. : Les lectures de Christopher Gérard et de Philippe d’Hugues.
Le Bulletin célinien, Bureau Saint-Lambert, B. P. 77, 1200 Bruxelles.
Courriel : celinebc@skynet.be.
Abonnement 1 an, 11 numéros : 55 €
> Consulter le sommaire des anciens numéros ici.
Bloc-notes
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Bloc-notes
Il est temps de passer aux aveux
: cela fait une quarantaine d’années que Céline me fascine. Au
point de lui consacrer depuis quasi autant de temps le bulletin que
vous avez entre les mains ¹.
J’apprends que la revue
Études céliniennes a
été créée parce que ses animateurs refusent précisément de
« céder à la
fascination que peuvent susciter Céline et son œuvre ».
Et de revendiquer « une
approche ouvertement critique, au sens étymologique et
philosophique du terme ²
». Oserais-je l’écrire
? Le rôle que s’était assigné la Société des études
céliniennes en 1976 me paraît davantage empreint de sérénité :
« Réunir, en
dehors de toutes passions politiques ou partisanes, tous ceux,
lecteurs, chercheurs ou collectionneurs, qui s’intéressent à
l’œuvre de Louis-Ferdinand Céline, et favoriser par tous moyens
la connaissance de celle-ci. ».
Les temps ont changé. Nous
sommes à l’heure de la moraline. Il s’agit de faire preuve de la
plus grande vigilance à l’égard de cet écrivain mort il y a plus
d’un demi-siècle. Dans le précédent BC, j’évoquais cette
célinienne se demandant, anxieuse, si le plaisir éprouvé à lire
Céline n’est pas compromettant. Lors d’un récent colloque, des
universitaires se sont gravement interrogé sur l’opportunité
qu’il y avait de rééditer les pamphlets ³. Le fait qu’il
s’agisse d’une édition critique due à un céliniste
irréprochable n’a manifestement pas suffi à dissiper l’inquiétude
de certains. Et tout indique que beaucoup ne partagent pas le point
de vue de son meilleur biographe : « Céline,
mieux que tout autre, savait qu’il n’avait pas voulu l’holocauste
et qu’il n’en avait pas même été l’involontaire instrument
4. »
Quant à la revue Études
céliniennes, il n’y
aurait rien à en dire si elle n’était l’organe de la Société
des études céliniennes. Quand son directeur émet des propos
déplaisants à l’égard d’autres spécialistes de l’écrivain,
parle-t-il en son nom propre ou engage-t-il la SEC ? Lorsqu’il
daube sur un éditeur célinien « friand
de notes de linge »,
on sait qui est visé 5.
Ce persiflage n’a pas été avalisé par le comité de rédaction
de la revue. Vétille. Mais quand l’édition critique de la
correspondance à Albert Paraz y fait l’objet d’une recension
délibérément suspicieuse 6,
il en va différemment. L’organe de la S.E.C. est-il dans son rôle
lorsqu’il laisse libre cours à ces petits jeux personnels ? C’est
la question que peuvent se poser à bon droit les (autres) adhérents
de cette société d’études 7.
Marc LAUDELOUT
1.
Faut-il pour autant me qualifier d’« inconditionnel
de Céline »
? Formule assurément périlleuse utilisée par Christine
Sautermeister dans sa communication sur la réception critique de LFC
au colloque « Céline à l’épreuve » (j’y étais)
organisé en mai 2011 par l’Université de la Sorbonne nouvelle.
2.
Isabelle Blondiaux, « Pourquoi lire Céline ? » in Céline
et l’Allemagne (Actes du Dix-neuvième colloque internationalLouis-Ferdinand Céline),
Société d’études céliniennes, 2013, p. 60.
3.
« Les pamphlets de Céline : enjeux d’une réédition etbilan de la recherche », Congrès de l’Association francophone
pour le savoir, Université Laval (Québec), 7-8 mai 2013. Voir
l’article de Pierre Lalanne pp. 19-22.
4.
François Gibault, préface à Lettres de prison à Lucette Destouches et à Maître Mikkelsen,
Gallimard, 1998. À comparer avec l’affirmation selon laquelle
les pamphlets « préparèrent
les esprits au processus d’extermination [sic]
» (André Derval, L’Accueil
critique de “Bagatelles pour un massacre”,
Éd. Écriture, 2010, p. 28).
5.
Études
céliniennes,
n° 7, printemps 2012, p. 106. L’année précédente, la critique
avait déjà été émise dans les mêmes termes : André Derval,
« Bibliographie [L’Année Céline] », Le
Magazine littéraire,
n°505, février 2011, p. 83d.
6.
Études
céliniennes,
n° 6, hiver 2010-2011, pp. 112-114.
7.
Voir aussi David Alliot, « Foudres et flèches... » &
Éric Mazet, « Haro sur Céline » in Spécial
Céline,n° 9 (« La chasse à l’homme ! »), mai-juin-juillet 2013, pp. 9-42.
Breton a pu reprocher à Rimbaud lui-même, par certaines de ses formules (sur la charité), de nous avoir conduit à croire qu'il croyait...
RépondreSupprimerAprès une étude sur le premier (Marc Solitaire; "vierge au bol... Vierge au Globe"/ Prolégomènes au Paris d'Arthur Rimbaud- août 2013)
je me demande ce qui me conduit à vouloir dire un mot sur Céline, et depuis le rapport présumé de son œuvre à celle de Rimbaud...
(c'est qu'il y a chez Céline, pas seulement les remarques parmi les plus profondes sur le poète, mais il y a chez lui aussi, une existence mise en jeu sans hésitation, sinon pour l'amour de Dieu du moins pour l'amour des hommes
Fascination, besoin de vérité...?