En couverture : Céline par Gen Paul |
Les études Mathias, Lemoine et Baron-Ribeyre & ass. organisent une vente aux enchères le 14 novembre 2013 à 14h à Drouot. Au catalogue figurent un grand nombre de cartes, portraits, fragments de manuscrit, et des lettres de Céline à son ami Albert Milon, à Robert Denoël, John Marks, Henri Mahé, Charles Deshayes, Jean-Gabriel Daragnès et bien d'autres... couvrant une période allant de 1914 à la fin des années cinquante. Vous y trouverez notamment le premier jet de la chanson « Katika » ou encore une lettre de son père à son frère Charles Destouches (l'oncle de Céline) du 5 octobre 1914 dans laquelle il raconte comment Céline fut blessé en 1914 :
« … Il a été frappé sous Ypres au moment où sur la ligne de feu il transmettait des ordres de la division à un colonel d’infanterie. La balle qui l’a atteint par ricochet était déformée et aplatie par un premier choc ; elle présentait des bavures de plomb et des aspérités qui ont occasionné une plaie assez large, l’os du bras droit a été fracturé. Cette balle a été extraite la veille du jour où nous avons pu parvenir jusqu’à son chevet ; il n’a pas voulu qu’on l’endorme et a supporté l’extraction douloureuse avec beaucoup de courage…il faudra de longs soins pour reprendre au bras sa vie normale a moins de complication que le médecin ne prévoit pas en raison de la robuste constitution de Louis et de la netteté de son sang. Nous l’avons trouvé assez déprimé moralement sous le coup de la réaction des fatigues continuelles et excessives de ces 3 derniers mois et surtout de tout ce qu’il a vu sous ses yeux ; la mort de plusieurs bons camarades l’a particulièrement affecté : il explique que cette camaraderie des champs de bataille est plus profonde qu’on ne peut l’imaginer et que lorsque la mort fauche un compagnon il y a toujours parmi ceux qui restent un contrecoup douloureux… la vision de toutes les horreurs dont il a été le témoin traverse constamment son cerveau. L’action était tellement chaude, le nombre de morts et de blessés tellement grand que le premier échelon des ambulances ne put le panser, les tentes étaient remplies de morts et de mourants, il a du faire 7 kilomètres a pied pour rencontrer le 2e échelon ou la fracture a été réduite en principe et le bras placé dans une gouttière…il devait aller d’Ypres à Dunkerque dans un convoi mais il n’a pu aller jusqu’au bout du trajet tellement la douleur était vive, il lui a fallu descendre a Hazebrouck ou un officier anglais l’a conduit à la Croix Rouge… Il se demande encore par quel miracle il se trouve encore de ce monde ; la présence du danger aigu de jour et de nuit auquel il a conscience seulement maintenant d’avoir échappé a provoqué chez lui comme chez les autres une surexcitation nerveuse que la privation presque complete de sommeil n’a fait que surexciter… maintenant tout cela se calmera sous l’influence apaisante du lit d’hôpital et des soins dont il est entouré bien que cependant le canon tonne encore aux portes d’Hazebrouck mais c’est une musique avec laquelle il est familiarisé… ». Puis il recopie la lettre du capitaine Schneider lui annonçant que son fils vient d’être blessé, il la gardera précieusement dans ses archives. : « …Votre fils vient d’être blessé, il est tombé en brave, allant au devant des balles avec entrain et un courage dont il ne s’est pas départi un seul instant depuis le début de la campagne… ».
« … Il a été frappé sous Ypres au moment où sur la ligne de feu il transmettait des ordres de la division à un colonel d’infanterie. La balle qui l’a atteint par ricochet était déformée et aplatie par un premier choc ; elle présentait des bavures de plomb et des aspérités qui ont occasionné une plaie assez large, l’os du bras droit a été fracturé. Cette balle a été extraite la veille du jour où nous avons pu parvenir jusqu’à son chevet ; il n’a pas voulu qu’on l’endorme et a supporté l’extraction douloureuse avec beaucoup de courage…il faudra de longs soins pour reprendre au bras sa vie normale a moins de complication que le médecin ne prévoit pas en raison de la robuste constitution de Louis et de la netteté de son sang. Nous l’avons trouvé assez déprimé moralement sous le coup de la réaction des fatigues continuelles et excessives de ces 3 derniers mois et surtout de tout ce qu’il a vu sous ses yeux ; la mort de plusieurs bons camarades l’a particulièrement affecté : il explique que cette camaraderie des champs de bataille est plus profonde qu’on ne peut l’imaginer et que lorsque la mort fauche un compagnon il y a toujours parmi ceux qui restent un contrecoup douloureux… la vision de toutes les horreurs dont il a été le témoin traverse constamment son cerveau. L’action était tellement chaude, le nombre de morts et de blessés tellement grand que le premier échelon des ambulances ne put le panser, les tentes étaient remplies de morts et de mourants, il a du faire 7 kilomètres a pied pour rencontrer le 2e échelon ou la fracture a été réduite en principe et le bras placé dans une gouttière…il devait aller d’Ypres à Dunkerque dans un convoi mais il n’a pu aller jusqu’au bout du trajet tellement la douleur était vive, il lui a fallu descendre a Hazebrouck ou un officier anglais l’a conduit à la Croix Rouge… Il se demande encore par quel miracle il se trouve encore de ce monde ; la présence du danger aigu de jour et de nuit auquel il a conscience seulement maintenant d’avoir échappé a provoqué chez lui comme chez les autres une surexcitation nerveuse que la privation presque complete de sommeil n’a fait que surexciter… maintenant tout cela se calmera sous l’influence apaisante du lit d’hôpital et des soins dont il est entouré bien que cependant le canon tonne encore aux portes d’Hazebrouck mais c’est une musique avec laquelle il est familiarisé… ». Puis il recopie la lettre du capitaine Schneider lui annonçant que son fils vient d’être blessé, il la gardera précieusement dans ses archives. : « …Votre fils vient d’être blessé, il est tombé en brave, allant au devant des balles avec entrain et un courage dont il ne s’est pas départi un seul instant depuis le début de la campagne… ».
Jeudi 14 novembre 2013 à 14 h
Drouot-Richelieu
9, rue Drouto
75009 Paris
Bizarre ce portrait de Céline avec foulard de Meudon par Gen Paul reprenant les traits du dessin de 1934 en y ajoutant quelques poils...
RépondreSupprimerCertains experts remettraient en cause l'authenticité de ce portrait...
RépondreSupprimerAprès la guerre, Gen Paul portraiturait Céline à la demande. Dix minutes pour un crayonné, daté des années 30, il va de soi.
RépondreSupprimerPas faux, ce dessin. Excédentaire, dirais-je. Il en a trop fait, Popaul, voilà tout.