samedi 7 décembre 2013

Bernard LAVILLIERS : « J'adorerais reprendre les chansons de voyous et de marins de L.-F. Céline »

[...] Que peut apporter la chanson à la poésie?

J'ai déjà adapté Apollinaire, Aragon (Est-ce ainsi que les hommes vivent?),Tristan Tzara, Baudelaire (Les Promesses d'un visage)… Le chanteur a un rôle déterminant de passeur. Hugo le disait déjà. Il se doit de faire connaître les grands textes. Nous sommes les derniers passeurs. Les comédiens qui lisent de la poésie en font des tonnes, surjouent. Ils desservent les poèmes. Pour ma part, j'ai bien retenu la leçon de Léo Ferré, que j'ai côtoyé à partir de 1976, j'avais alors trente ans. Léo qui disait: « Le désespoir est une forme ­supérieure de la critique. Pour le ­moment, nous lŽappellerons “bonheur”.» Ce bonheur-là passe aussi par la poésie et la chanson. [...]

Quels sont vos projets ?
Je rêve de mettre en musique le fantasque Georges Fourest, les poèmes de sa Négresse blonde (il récite son pastiche du Cid, qui s'achève par « Qu'il est joli garçon, l'assassin de Papa ! »). J'en ai d'ailleurs lu quelques-uns à l'Olympia… J'adorerais reprendre les chansons de voyous et de marins de Louis-Ferdinand Céline, le Nœud coulant, par exemple…

Thierry CLERMONT, « Bernard Lavilliers chante Cendrars », Le Figaro, 4 décembre 2013.
Dernier album paru : Baron samedi. Disponible sur Amazon.fr.

1 commentaire:

  1. Pour mémoire : « À différents niveaux de la marge », l'excellent entretien entre Bernard Lavilliers et l'écrivain Michaël Ferrier, auteur d'un essai sur Céline et la chanson (Ed. du lérot, 2004), dans la Nouvelle Revue Française (« Variétés : littérature et chanson », n° 601, pages 149-157, Gallimard, juin 2012).

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