Le roman inédit Guerre paraît ce 5 mai 2022 dans la collection Blanche de Gallimard.
L'édition a été établie par Pascal Fouché avec un avant-propos de François Gibault.
Un tirage d'environ 80 000 exemplaires est annoncé par l'éditeur pour ce texte « qui appartient au triptyque "Enfance-Guerre-Londres", dont le premier volet Mort à crédit a été publié en 1936. (Le 12 mai, 60 000 exemplaires supplémentaires ont déjà été imprimés). Guerre est publié dans son premier et seul état de rédaction connu, datable de 1934 et nous permet de suivre Ferdinand Bardamu, depuis la Belgique où il est hospitalisé dans un bourg des Flandres, jusqu'en Angleterre.» Le récit s'ouvre sur le moment où le brigadier Ferdinand reprend conscience sur un champ de bataille où il a été grièvement blessé. Il suit sa convalescence dans un hôpital où il se lie avec une infirmière et un souteneur, Bébert. Sa hantise, comme celle de tous les blessés : devoir repartir au combat. Il y échappera en étant déclaré inapte et envoyé à Londres.
Gallimard prévoit par ailleurs une exposition intitulée "Céline, les
manuscrits retrouvés", à la galerie Gallimard à Paris, du 6 mai au 16
juillet 2022, avec pour commissaire l'universitaire Alban Cerisier. Suivront à l'automne deux autres inédits, Londres, récit de son départ pour la capitale britannique en 1915, qui devrait être bien plus long que Guerre, et un conte médiéval, La Volonté du roi Krogold.
Enfin, en 2023, Gallimard compte faire paraître de nouvelles éditions du roman Casse-pipe, inachevé dans son édition connue jusque-là, et du tome III des romans de Céline dans la Bibliothèque de la Pléiade.
Présentation de l'éditeur
Parmi les manuscrits de Louis-Ferdinand Céline récemment retrouvés figurait une liasse de deux cent cinquante feuillets révélant un roman dont l’action se situe dans les Flandres durant la Grande Guerre. Avec la transcription de ce manuscrit de premier jet, écrit quelque deux ans après la parution de Voyage au bout de la nuit (1932), une pièce capitale de l’œuvre de l’écrivain est mise au jour. Car Céline, entre récit autobiographique et œuvre d’imagination, y lève le voile sur l’expérience centrale de son existence : le traumatisme physique et moral du front, dans l’« abattoir international en folie ». On y suit la convalescence du brigadier Ferdinand depuis le moment où, gravement blessé, il reprend conscience sur le champ de bataille jusqu’à son départ pour Londres. À l’hôpital de Peurdu-sur-la-lys, objet de toutes les attentions d’une infirmière entreprenante, Ferdinand, s’étant lié d’amitié au souteneur Bébert, trompe la mort et s’affranchit du destin qui lui était jusqu’alors promis. Ce temps brutal de la désillusion et de la prise de conscience, que l’auteur n’avait jamais abordé sous la forme d’un récit littéraire autonome, apparaît ici dans sa lumière la plus crue. Vingt ans après 14, le passé, « toujours saoul d'oubli », prend des « petites mélodies en route qu'on lui demandait pas ». Mais il reste vivant, à jamais inoubliable, et Guerre en témoigne tout autant que la suite de l'œuvre de Céline.
SUR LE SUJET :
Retrouvez actualités & archives céliniennes sur nos chaînes